LE DERNIER DE NOUS GAUCHE DERRIÈRE. #GAU

C'est pas tant l'apocalypse qui lui fait mal mais plutôt de se dire qu'il a tout perdu après ça. Il est maladroit Stephen, pas toujours franc à se cacher derrière son humour et à tout prendre sur lui. Il l'est tellement, et ça fait barrage, tellement qu'il a souvent du mal à construire les choses comme il les aimerait. Il assume pas, il s'est toujours vu dans ce rôle de grand-frère supervisant sans trop s'impliquer, plaçant les émotions dans le rôle du devoir plutôt que dans un vrai ressenti.
Son problème c'est surtout de se dire qu'il en vaut pas la peine, qu'il mérite pas malgré tous ses efforts de profiter de sa vie comme beaucoup le font. Pourtant il est humain Stephen, et comme tous il y parvient, et tout ça il l'avait surmonté au point d'en avoir une petite amie et la vision d'un futur possible.

Mais tout ça, ça lui a tout enlevé, ils sont tous morts et il a juste pas envie de s'impliquer là-dedans pour avoir à subir les conséquences d'une telle faiblesse. Il se ferme, se cache derrière cette image nonchalante et cruelle tant il s'est bien adapté à ce nouveau monde. Y'a juste son frère et il se dit simplement que lui aussi est mort, il veut pas prendre la peine de le retrouver si c'est pour croiser son regard empesté par cette folie meurtrière.
Il les hait ces zombies, parce que c'est plus simple de se dire que tout est de leur faute. Il les hait, mais pas autant que lui-même, parce que toute cette colère n'efface pas le dégoût de sa propre personne.

Gau' — 18 ans — Mec — Je squatte grâce à Mi' voila bisous

- Ferme ta sale gue...

La main posée dans sa nuque, la tête est ramenée violemment contre la table du réfectoire dans un bruit sourd, sec, soudain - il tombe en arrière, se tenant le visage. Peut-être est-il inconscient. Je ne m’en soucie pas, et, à vrai dire, je ne me soucie plus vraiment de personne.
Ah, oui, j’oubliais - Gautier à l’appareil.
Je sais ce que vous allez me dire, j’ai encore changé depuis la dernière fois. Vous n’avez pas tort, même si, pour être tout à fait honnête, je suis bien moins dangereux que je l’étais auparavant. Je suis violent, c’est vrai, je ne le cache pas - on ne peut pas dire que ce soit un scoop, mais c’est un peu différent. Je n’ai plus peur de moi, et l’ironique, c’est qu’au moment où j’ai enfin la possibilité de me comporter normalement en société, je ne le fais pas.

Non, soyons honnête : je n’en ai pas envie.
Je suppose que vous me voyez comme une sorte de héros, comme un type bien, blanc à n’en plus finir - peut-être que vous vous imaginiez que je redeviendrai comme avant. Non, et ce n’est pas plus mal - et pourtant, j’ai souvent pensé à cette éventualité. Je me considère comme quelqu’un de gris, de neutre - je ne suis plus une bonne personne, mais je ne suis pas mauvais non plus. C’est ce que la plupart des gens ont du mal à comprendre en voyant ce changement, et ce qui m’apparaissait comme des choses basses, à la limite du pitoyable, me parait maintenant bien plus attrayant.
Je n’ai aucun mal à faire le mal, parce que je sais que je le fais pour une bonne raison. Je n’étais pas capable de salir mes mains pour la sécurité de mes proches, je peux maintenant le faire. Certains penseront de moi comme un idiot, je préfère y songer comme de la lucidité.

Je n’y vais plus par quatre chemins. Tendances très récurrentes à user du sarcasme, à tourner en ridicule les autres, et tout autant d’avoir recours à la violence. Pensez ce que vous voulez, mais quand ce monde a prit pour habitude de vous mettre cher, vous n’avez plus envie de le rendre meilleur. En tout cas, moi, je ne perdrai pas mon temps à le faire.
Laissez-moi vous dire une dernière chose.
J’ignore comment pensent les infectés, je ne sais même plus où en est votre pseudo recherche. Je n’en ai plus rien à faire - mais sachez que si vous tentez quoi que ce soit contre mes proches, si vous tentez de le faire du mal, je n’hésiterai pas à vous le faire payer. Ne pensez pas être une seconde en position de me faire du mal - car, croyez-moi, vous passerez votre temps à regretter d’avoir fait ce que vous avez fait.
Vous êtes prévenus.

Gau' — 18 ans — Mec — Oui je reprends mon cara' flemme d'en ré-écrire un

Il serait sans doute plus facile de faire cette fiche autrement. Je veux dire, la découper en plusieurs parties, écrire un minimum autre que des informations basiques pour se convaincre qu'elle sert à autre chose que se donner une bonne conscience.

Ça pourrait marcher s'il s'agissait d'un personnage banal, et ironiquement, je pense qu'il l'est beaucoup en apparence, mais sa tête renferme trop de pensées pour que je le considère comme.
Pour comprendre Andrew, il faut se poser la question que chacun s'est posé, se pose, et se posera certainement encore pour la grande majorité d'entre vous : quelle est la raison de notre existence ? Pour quelle raison, étant donné l'étendue de notre existence, la vie est-elle présente dans cette univers ? Je ne suis pas là pour parler philosophie. Je soulève juste une question générale pour apporter la réponse d'Andrew et ainsi pouvoir le placer dans une case en particulier, à savoir celle des gens logiques qui choisissent de croire en ce qu'ils voient, à se fier à leur propre connaissance et à l'univers qui apparaît de part leur propre regard, au sens propre.

Andrew appartient à ces gens. Il est de ceux qui se moquent du fantastique, du surnaturel et de tous les gens un peu fou qui se perdent dans des délires impossibles. Il est très terre-à-terre, non pas du fait de sa façon de parler - parce que c'est un menteur aussi - mais dans sa façon de penser. Alors qu'il pourrait, comme la plupart des ados, trouver une passion, avancer dans la vie, ce n'est pas son cas. Il ne trouve pas chaussure à son pied. On s'épanouit généralement grâce à une passion : on a envie de s'exercer, d'en apprendre davantage, on s'y investit, on est motivés, parfois trop ; on en parle beaucoup, on peut devenir chiants, insupportables, inspirés au point d'en voir notre passion partout dans la vie, dans les décors, de la même façon que l'on voit un visage à l'avant d'une voiture, dont les phares sont les yeux.

Andrew n'a pas tout ça. D'une certaine façon, il n'a rien pour lui.

En ce sens, il peut devenir n'importe quoi. Il a le potentiel d'un véritable connard puisque d'une certaine façon, il a la détermination et l'égoïsme pour devenir un connard. Il a la conscience et les valeurs d'un héros. Andrew c'est juste un mec qui se cherche, quelqu'un qui sait pas trop vers quoi se tourner parce qu'il a pas vraiment décidé si les gens le méritaient ou non. Il a juste assez d'arrogance pour penser que la majorité d'entre eux sont plus cons que lui et pas vraiment la foi pour s'amuser à les aider à changer ça.
Peut-être qu'au fond il a juste besoin d'exister d'une façon ou d'une autre, qu'on dise de lui qu'il est pas juste un des gars banals qui ont foulé cette terre et qu'on voit comme une masse d'êtres dociles et ridicules de part leur simple existence.

Andrew il a pour lui que les voyages qu'il a mené avec ses parents et les histoires que ses tatouages racontent. Il a que les souvenirs dont il parvient vaguement à se rappeler grâce à quelques images pour se donner bonne conscience.

Andrew essaie, il essaie sincèrement.
Andrew veut se trouver, parce que sa vie, c'est un éventail de futurs possibles.

Gau' — 18 ans — Homme — ici depuis 2 ans // Aussi : Hadès, Orest, Aiden, Felicia.