xanadu × please in ruski I no speak london

mélange explosif
avec des envies d'attentat
à l'acide nitrique (nitroglycérine)
ajoute du nitrate de sodium et de la sciure
donne de la dynamite.
mais xanadu
t'aimerais qu'on ne s'attaque pas
qu'on respecte les murs érigés sur tes frontières pour mieux ignorer les pays voisins
alors qu'il suffit d'un pas vers toi.
(le cœur est un terrain miné)
et boom
comme des fragments de shrapnels en temps d'guerre
tes éclats de rire se planteraient dans nos palpitants comme dans du beurre.

calculateur ∅ lointain ∅ impassible au possible ∅ en mode instinct de survie au quotidien ∅ aucune race ∅ vendrait sa mère ∅ mais pas sa sœur tho ∅ le cœur jamais léger est enclin aux mélancolies ∅ et ça l'agace ∅ anger issues refoulées loin ∅ les colères sont enfermées en dedans ∅ même les coups de sang sont froids ∅ ça sert à rien de hurler quand on se péta ∅ forteresse comme le Kremlin tant qu'on fait pas de coup d'état on reste zen ∅ jamais le premier à mordre ∅ les canines esquintées ∅ a recraché une molaire une fois et c'était pas une dent-de-lait ∅ chien errant jusque dans l'amitié ∅ il y a pourtant de la fidélité qui attend de brûler ∅ se dit qu'il est arrivé trop tard pour se faire des amis ∅ pourtant il en a ∅ à qui on promet qu'on deviendra rois ∅ l'initiateur des mauvais plans ∅ celui qui veut qu'on traîne tard le soir ∅ viens on rentre jamais ∅ raconte bien les histoires ∅ remet souvent les amitiés à zéro (les effacements en commun avec oxana) ∅ l'enfance oubliée sur un porte-bagage dans le transsibérien ∅ même lorsqu'on est insouciant xanax a l'air trop grand pour ça ∅ il attend le prochain train
les souvenirs qu'on se fait il hésite il se dit
on effacera tout
pour rendre clean avant de partir.

((grand corps et pourtant ça peine à contenir ∅ frôle le mètre quatre-vingt ∅ des phrases en cyrillique manuscrites sur les bras et les doigts ∅ là où l'on peut encrer la peau soi-même ∅ "wake up" tatoué sous l'œil droit ∅ et le matin dans le miroir on n'oubliera pas qu'on se réveillera bientôt du rêve lancinant de l'académie ∅ le cœur désire des choses tout de même style avoir du flouz (un max) et de la grande vie (on aura des chicos en or y a quoi) ∅ les sales mots écorchés ont l'accent soviétique ∅ quand il a la flemme de faire connaissance il joue le ruski pas encore bilingue ∅ can u speak russian i no speak london ∅ l'insolence c'est surtout pour faire marrer les potes ∅ du genre à former des meutes qu'on achève d'un claquement de dents à la gorge un jour ou l'autre

les trajectoires en parallèle qui ne se croisent jamais ∅ son approche je-m'en-foutiste des liens tissés met étrangement à l'aise très vite ∅ donne l'impression qu'on ne risque rien ∅ c'est après que ça se complique ∅ la probable disparition effraie souvent ∅ offre ce qu'il a en trop sans hésiter ∅ si ça empiète sur sa ration par contre c'est farouche ∅ on a beau avoir crevé la dalle une grande partie de sa vie xanax est pas affamé ∅ oublie souvent de manger ∅ ferme les yeux sur les attaches ∅ trop d'étreintes et l'on se sent emprisonné ∅ attirer ou repousser ∅ se réfugier ou piétiner l'insouciance ∅ on n'est jamais sûr

si t'as la flemme et que tu préfères net et sans bavures:

∅ ces crocs de béton là dévorent tout. ce sont des monolithes grisâtres à l'absence de courbes typique soviétique. rien que le nom de la ville est monstrueux à prononcer
(il tranche dans la douceur de la neige qui la recouvre cent soixante-trois jours par an)
on a vu le jour (et beaucoup la nuit)
à krasnoïarsk en sibérie.

∅ c'est un couffin mortifère - un peu comme la mère
aux entrailles puériles encore c'est rien qu'une gamine qui a eu trop froid un hiver.
elle a seize ans à peine et le ventre creux
trop étroit pour accueillir alors qu'ils sont
deux.

∅ xanadu et oxana les parasites
ont rongés l'enfance dès la naissance et toutes les envies de faire la guerre ils ont des noms aux consonances médicamenteuses qui anesthésient
maman
elle les aime pourtant (follement) mais c'est trop pour elle
elle ferme les yeux et veut dormir tout le temps.
on se souvient vaguement errer dès sept ou huit ans dans les artères polaires du cœur des cités et se couper les doigts sur les tessons de verre car les bouteilles qu'on ramène au foyer sont trop lourdes à porter
et puis c'était amusant de briser des choses contre le bitume,
jouer dans la poussière.
la peau si blanche et les cheveux si noirs on s'habillait de gris
à défaut d'arcs-en-ciel.

∅ on grandit mal sans elle
on fera sans elle
on s'est juré
d'être une petite famille à deux on est si tôt les terreurs du quartier - grandes gueules vulgaires crachent des mots plus gros que soi comme des mollards pour faire
le gros dos
comme des chats de gouttière.

∅ attrapés par la fourrière
et puis va bien niquer ta mère
elle fout la haine
à pas pleurer quand on lui arrache la chair de sa chair elle aurait du
H U R L E R
plutôt que détourner le regard sur le foyer austère dans lequel on a terminé
ces maisons contrefaites où l'on ne berce jamais
les enfants.
c'est tout comme une prison pour jeunesse délinquante alors que le seul crime qu'on aura jamais commis avant ça
c'était de naître.

∅ première touche de couleur
là où même le soleil est monochrome derrière les grilles xanax et oxana fondent de la dynastie - elle s'appelle
olivia elle a
les cheveux blonds
c'est l'amie (originelle)
pour la première fois on n'est plus deux mais trois.
incarcérés injustement la marmaille se tient la main on a une dizaine d'année et comme le ventre de la mère c'est trop étriqué ici il faut
s'évader s'évader s'évader
courir loin
plus loin que le centre de correction on est trop des erreurs pour rester ici on rature il n'y a qu'oxana et xanadu qui puissent gommer
pour de bon
(on s'est effacé de la mémoire des geôliers pour s'échapper).

∅ recroquevillés dans les soutes des trains au creux des valises on dévorera
des croissants suintant de beurre couverts de miel (ceux des palaces russes)
enfin du sucre
ailleurs ils ont couru ils courent encore tous les jours c'est un sprint
les fulgurances de plusieurs mois où l'on était des rois
(olivia, xanax et oxana
vivent fort marquent les esprits un instant avant qu'on les oublie)
c'est comme ça qu'on veut exister jusqu'à en crever.

∅ mais nous trois on se souviendra
toute la vie
on a juré promis qu'on en avait rien à foutre du monde tant que les deux autres étaient là c'était des promesses faites en liant le petit doigt
oh olivia
désolé désolé désolé xanax et oxana sont
désolés
on avait dit toujours à trois on était au courant de rien
(pour l'académie)
on croyait fuir pour d'autres délits que celui-ci on ne se pensait pas
anormaux à ce point.
elle était la première à être prise dans les filets
(laissée derrière sur les chemins de fer) de toute manière on était en noir et blanc et elle en couleur olivia trop visible de loin
xanax et oxana ont pris le train
sans elle
après lui avoir intimé d'oublier
qu'on avait été trois un jour.

sans savoir qu'on se rejoindrait au terminus
quatre ans plus tard.

davaï davaï teknooo
c felix
encore